Blason de la famille GALEN
Lorsque l’on se prénomme van GALEN ou von GALEN, on se doute rapidement qu’il s’agit d’un très ancien patronyme.
En effet, nos armoiries [« d’or à trois crampons de gueules] sont ultra-simples. Ceci implique qu’elles ont été accordées par le Roi, le Pape ou l’Empereur au tout début de l’organisation de la chevalerie.
En héraldique, la langue française décrit le crampon comme un grappin destiné à se hisser au moyen d’une corde vers le haut, mais la langue allemande parle de Wolfsangel, le définissant comme un hameçon, un harpon, un crochet attaché par un coin à une chaîne dont l’extrémité, munie d’un pied, est scellé au sol afin de constituer un piège à loups.
Je préfère traduire crampon par « der Steigeisen » (steigen, grimper)
Un petit voyage de jeunesse à la Bibliothèque Nationale (Albertine à Bruxelles) m’a permis de découvrir un document du 12ᵉ siècle qui atteste un échange accordé par l’Archevêque de Cologne Arnold I au frère Godecalcus du Comte Gerhard von Loo et d’autre part au chapitre de l’église de Rees am Rhein [D ] d’une propriété sise à Mchla [D], {r enommée par la suite Meggele, Mengele, Menselen, Menzeln et Menzel, à 180 km de Rees}, contre d’autres biens décrits dans l’acte.
Quelques nobles, patriciens et deux avocats ont apposé leur signature en tant que témoins. En se basant sur le fait qu’ils étaient présents, vivants, avec leur sceau, on peut situer la date de la réunion entre 1138 et 1146. . Les sceaux étaient attachés au bas du document.
Un des témoins était notre possible ancêtre Herimannus de GALIN.
Apparemment, il intervenait comme membre du conseil de surveillance de l’église collégiale Sancta Maria de Rees [D] ou comme représentant de la famille von Loo. Les motivations de l’échange ne sont pas connues. À l’époque, les trésors les plus rares étaient les manuscrits enluminés ; l’échange de biens pouvait avoir pour but de ne pas tout garder au même endroit et ranger une partie dans un endroit éloigné et peu connu.
Qui étais-tu, Herimannus ? Votre Seigneurie portait-elle un titre de noblesse ?
Où se trouvaient vos terres, votre propriété ? À Gahlen [D-46514] {situé à 40 km de Rees [D-46459]} ?
Aviez-vous rénové une villa romaine à Gahlen, avec eau courante chaude et froide, planchers chauffants et évacuations souterraines ou bien la famille y résidait-elle dans un sévère château ?
La ville de Gahlen sur la Lippe, altitude 33 m, est à 20 km du Rhin (soit plus d’une heure à cheval). A-t-elle connu d’importants mouvements de guerre ? Cet endroit a-t-il été conquis par la famille sur un vilain seigneur à l’aide des célèbres crampons ?
Étiez-vous des fabricants ou vendeurs de crampons guerriers, dont le savoir-faire avait justifié la couleur dorée du blason ? Aviez-vous rénové une forge romano-germanique ?
La famille était-elle plutôt connue comme d’éminents disciples du médecin grec GALIEN [Γαληνός] (130-210 après J.-C.) ? lequel s’était taillé une réputation d’excellence dans l’empire romain en conseillant et soignant les plus puissants. Il décrivit dans sa langue maternelle la terrible épidémie qui emporta dès l’an 180 de notre ère et durant trois ans des milliers de citoyens et même des soldats, parangons de l’athlétisme. D’après les symptômes, on estime qu’il s’agissait d’une variole venue d’Égypte.
En fait, dès l’an 70 de notre ère, la Pax Romana règne sur tout l’empire. Qu’ils soient égyptiens ou « britons », les légionnaires retraités reçoivent des terres et sont encouragés à construire et entretenir des aqueducs, des routes, des bains publics et des amphithéâtres.
Cependant, l’effritement de l’empire surviendra. Les guerres, les épidémies, les piscines publiques polluées (sans chlore !), les murènes gloutonnes, les empoisonnements travaillent les esprits et motivent les implantations plus au nord, où le charbon est découvert et utilisé.
Il est ainsi possible qu’un ou deux disciples de Galien, au nom latin de GALIN se soient établis durant les premiers siècles de notre ère sur les rives du Rhin par amour pour les germaines à la blonde chevelure et que leurs descendants, après s’être distingué dans la défense territoriale ou dans l’administration de la justice de l’empereur au cours de la seconde moitié du premier millénaire, devinrent des nobles avec blason à crampons.
Mais revenons à Herrimannus de Galin en 1142. Il y a en effet une troisième origine à l’anoblissement, c’est d’avoir rendu des services notoires à son pays.
La Lippe constitue la limite nord de la vaste zone de la Ruhr connue pour ses ressources en fer et charbon.
Dans la seconde moitié du 16e siècle, Gahlen était un port fluvial connu pour la houille.{Scholtz-Babisch, Kleef, pages 978,979}.
Cela était peut-être la spécialité de GAHLEN depuis des siècles puisque la Lippe était équipée tous les 30 km de camps romains permanents. Tibère y avait été souvent reçu.
Durant tous ces siècles, les soldats ne devraient-ils pas se chauffer dans ces camps et forger des épées ou des crampons guerriers ?
Est-ce qu’un des hommes de Galin, avant ou après 1142, se serait lancé dans l’extraction, le commerce ou le transport de charbon et/ou de fer par bateau vers le Rhin depuis Gahlen ? (leur bastion depuis plus de mille ans ?) Allez savoir…
Cher Herimannus, essaie de nous éclairer, tandis que j’évoque les traces de ton ombre ! Où es-tu enterré ?
Après, et jusqu’au début des registres paroissiaux (vers 1500), de nombreux patriciens et nobles portant notre nom ont vécu, dont plusieurs avaient le titre de baron ou de comte.
Le blason reconnu au début du XIXe siècle par l’Association généalogique allemande porte la couronne comtale (9 perles).
Ma branche se transmet de père en fils depuis 1520 (voir l’onglet « arbre généalogique »).
Au Moyen Âge, transportait-on du charbon de la Ruhr vers la Lippe ?
